William Kentridge. Smoke, Ashes, Fable.

William Kentridge. Smoke, Ashes, Fable. : William Kentridge. Arc/Procession (Smoke, Ashes, Fable). 1990, fusain et pastel sur papier, 177,8 x 384,5 cm. Collection de l'artiste.  Courtesy de l'artiste et Marian Goodman Gallery, New York/Paris.   


The exhibition


Construite à partir d’un grand dessin en éventail – Smoke, Ashes, Fable, daté de 1990 –, cette monumentale et sensible exposition reconsidère l’œuvre de Kentridge à la façon d’un rituel guérisseur pour tous les damnés de la Terre. Depuis la première Chronique de Soho jusqu’à la tourbillonnante parade de More Sweetly Play the Dance, chef-d’œuvre absolu du démiurge sud-africain (montré à Paris lors d’Afriques capitales à la Villette), tout n’est que traversée d’ombres douloureuses. De contempteur de la tragédie sud-africaine durant l’Apartheid, Kentridge, après son abolition, s’est métamorphosé en un chamane universel, tentant de donner vie aux créatures de son théâtre optique, comme les hommes préhistoriques des montagnes du Drakensberg animaient leurs peintures sur les parois des grottes en agitant leurs torches. Inspirée par un dessin évoquant un supplice de l’entourage du peintre flamand van der Weyden (Hommes retournant des chaises à la pelle) et par une gravure des Désastres de la guerre de Goya – montrant une femme agressée par un soldat –, la marche de protestation des mineurs de Smoke, Ashes, Fable met en relief une pensée de l’empereur romain Marc Aurèle (« Demande-toi où est passé tout cela ? Fumée, cendre et légende ») confrontée aux espoirs déçus du règne d’Haïlé Sélassié, le Négus d’Éthiopie.

Extrait de l'article de Emmanuel Daydé dans le N°81 de la revue Art Absolument.
Parution le 2 février 2018

When


20/10/2017 - 25/02/2018
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