L’Art du dessin. Pratiques du dessin du XVIe siècle à nos jours

L’Art du dessin. Pratiques du dessin du XVIe siècle à nos jours :  Jean Jouvenet L’Hiver Sanguine 44 x 36 cm 1692    L’Art du dessin. Pratiques du dessin du XVIe siècle à nos jours : Gilgian Gelzer Sans titre Crayon de couleur sur papier 140 x 110 cm 2015    L’Art du dessin. Pratiques du dessin du XVIe siècle à nos jours : Jean-Jacques Lequeu Trompe l’œil au papier bleu Gouache sur papier, 30 x 37 cm Fin du 18e siècle    L’Art du dessin. Pratiques du dessin du XVIe siècle à nos jours : SARKIS D’après Hokusai, Danseuse de Shirabyöshin(F146) Vidéo de 49 secondes Edition de 4 + 2EA 2008   


The exhibition


On n’avait pas consacré d’exposition au dessin à Rouen depuis 1984. Avec plus de 8 000 dessins dans son cabinet d’arts graphiques, le musée des Beaux-Arts compte pourtant parmi les plus belles collections nationales. Avec L’Art du dessin, le conservateur Sylvain Amic rappelle que la Normandie n’est pas que la capitale de l’impressionnisme et qu’elle fut aussi le berceau de quelques-uns des plus grands noms du dessin…

La Fierté Saint-Romain ou Le Pont neuf de Rouen par Gabriel Martin… Voilà deux exemples d’une topographie normande largement déclinée dans cette exposition. Et si certaines vues sont toujours d’actualité, d’autres appartiennent au passé, du fait des réaménagements successifs de la ville. Il s’agit donc de découvrir la ville aux cent clochers et ses environs, mais aussi de contempler certains chefs-d’œuvre, telle l’Étude d’homme drapé de Simon Vouet. L’enjeu est encore d’exposer des feuilles anonymes, dont on espère qu’elles seront identifiées d’ici quelques années. Car si le regain d’intérêt pour ce médium dans les années 1960 mena à une reconnaissance progressive des mains qui exécutèrent certains dessins remarquables, d’autres restant sans attribution, ou incertaine, suggèrent que le chemin est encore long. L’événement est encore l’occasion de revenir sur les différents usages du dessin, en rappelant que si certaines feuilles ont été pensées comme des œuvres en soi, d’autres esquissent des chefs-d’œuvre. Cent vingt feuilles des XVIe et XVIIe siècles, des dessins de Jean-Jacques Lequeu prêtés par la BnF, ainsi qu’une salle consacrée à Gabriel Martin, natif de Rouen ayant assuré la saisie graphique de la ville, assurent le versant ancien de l’exposition. Pour donner une vision de cette pratique jusque dans ses évolutions récentes, l’exposition se prolonge avec trois artistes contemporains, dans trois salles ponctuant le parcours permanent. L’un aborde des questions d’actualité, le second interroge le rapport à l’espace, le troisième, au temps. Si à travers la création du personnage de Garance, Jérôme Zonder personnifie l’empreinte des violences actuelles, brossant un portrait générationnel, Gillian Gelzer est abstrait, travaillant sur le déploiement de la ligne comme construction progressive de l’espace. Sarkis lui s’intéresse au geste, à l’instant, au transitoire : il trace un trait dans l’eau, donnant ainsi brièvement l’impression qu’il prend la forme du dessin qu’il avoisine, ou présente une succession d’ardoises magiques, sur lesquelles chaque dessin suppose la disparition de celui qui le précède. La sélection présentée dévoile alors la ligne sous tous ses aspects, en ce qu’elle traverse les époques et confronte les démarches d’hier et d’aujourd’hui.

Emma Noyant

When


08/11/2018 - 11/02/2019

Where


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