Exils

Exils : Marc Chagall. Entre chien et loup. 1938 – 1943, huile sur papier marouflé sur toile, 100 x 73 cm. Collection particulière.    Exils : Fernand Léger. Adieu New-York. 1946, huile sur toile, 130 x 162 cm. Centre Pompidou, musée national d’art moderne / Centre de la création industrielle, Paris.   


L'exposition


« L’art résiste à la mort » affirmait Malraux. Deleuze ajoutait que « l’art est aussi ce qui résiste à la servitude, à l’infamie, à la honte ». Pour l’illustrer, l’histoire de ces artistes du XXème siècle qui ont quitté l’Espagne ou la Russie pour la France, puis l’Allemagne ou la France pour les Etats-Unis. Confrontés à de multiples chocs, ils ont façonné leur œuvre dans un acte de résistance. Toute transplantation d’un artiste dans un autre humus se répercute sur son geste de création. L’exposition qui rassemble nombre de ces artistes dans les trois musées Picasso, Léger et Chagall de la Côte d’Azur montre combien cette expérience des « exils » a pu agir comme creuset esthétique, avec sa part d’hybridation oscillant entre la réaffirmation identitaire des origines et l’invention d’un monde nouveau.
Dans son essai sur le sujet, Edward Saïd rappelle combien l’exil peut «affûter le regard sur le monde » et précise : «Ce qui a été laissé derrière soi peut inspirer de la mélancolie, mais aussi une nouvelle approche. En effet, presque par définition, exil et mémoire sont des notions conjointes. C’est ce dont on se souvient et la manière dont on s’en souvient qui déterminent le regard porté sur le futur ».
C’est cette forme de confrontation au passé et au futur d’un artiste dans le présent de son exil que développent les deux commissaires de l’exposition. Laurence Bertrand Dorléac analyse les « réminiscences » dans les œuvres de Brancusi, Brauner, Arshile Gorky, Hantaï, Lipchitz, Masson, Miro, Nussbaum ou Picasso, et Maurice Fréchuret « la construction raisonnée d’un possible devenir », dans les « nouveaux mondes » de Mondrian, Albers, Moholy-Nagy, Gropius, Arp, Magnelli, Freundlich, ou Schwitters.

Extrait de l'article de Pascale Lismonde publié dans le N°48 de la revue Art Absolument: parution le 29 juin 2012

Quand


23/06/2012 - 08/10/2012
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