Le Printemps de Septembre à Toulouse



L’ancien directeur du Mamco de Genève a les idées larges sur ce qui se fait « au nom de l’art », englobant aussi la façon de le montrer. Christian Bernard aborde ici sa conception du Printemps de Septembre, dans tous les sens du terme.

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Tom Laurent: Quelle est la teneur de ces séquences ?
Christian Bernard : La plus importante quantitativement s’appelle Un Opéra en archipel. Un des fils rouges de cette édition, ce sont les œuvres plastiques où la dimension musicale est très importante, voire nodale. Il y a par exemple les grandes installations de Stan Douglas et de Kjartansson mais aussi celle de Vincent Meessen. David Shrigley a créé un studio de répétition avec des instruments de musique  qui s’augmente en scène de concert : tout ça à la disposition des musiciens amateurs de Toulouse. Dans le film qu’est en train de tourner Samir Ramdani, Superbe spectacle de l'amour, le son et la musique jouent un rôle très important. Il y a le bar de nuit, BleuBleu, qui devient un cabaret, et une exposition théâtrale processuelle autour de l’histoire de ce lieu matrice de Toulouse pour les arts plastiques et la musique. Et puis on conclut le festival le 22 octobre par un grand bal dada avec Arnaud Labelle-Rojoux. Sans oublier la performance de Caroline Bergvall, celle d’Ali Moini et la performance musicale de William Parker et Oliver Lake. Tout cela forme une constellation où performance, musique, son et image sont absolument indissociables.
Une troisième séquence s’intitule Les Jeux de musée. Ce sont, dans trois musées différents, trois expositions qui, chacune à sa façon, réfléchissent sur la forme muséale, sur les collections, sur la manière de les montrer. Cause commune concerne trois expositions : celle de Christine Eyene et d’artistes qu’elle a invités, avec une dimension postcoloniale, sur la question du rythme à partir de John Cage. Une autre, que l’on pourrait qualifier grossièrement de « postcommuniste », présente des artistes kirghizes pour la première fois en France. Au Pavillon Blanc à Colomiers, Arnaud Fourrier a également proposé une piste commune en partant d’un texte de Béatrice Cussol. Claire Braud et Stathis Tsemberlidis, qui viennent de la bande dessinée, ainsi qu’Abdelkader Benchamma, dont la pratique du dessin s’immisce dans le territoire narratif, travaillent avec lui.
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Extrait de l'entretien de Christian Bernard avec Tom Laurent publié dans le Numéro 73 / parution le 20 septembre.


Le Printemps de Septembre
Expositions, concerts, projections et performances à Toulouse
Du 23 septembre au 23 octobre 2016

+ d'infos sur la programmation :
www.printempsdeseptembre.com



Visuel:
Ragnar Kjartansson, The Visitors, 2012. Projection vidéo neuf canaux, 64 mn.
Courtoisie de l’artiste, Luhring Augustine, New York et de la galerie i8, Reykjavik.
Photo : Elisabet Davids


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