Collection d’estampes des ateliers Moret



Le 26 mai – date à laquelle, en 1660, les graveurs obtinrent en France un statut d’artiste –, nombreux sont les lieux (musées, galeries, écoles d’art…) qui ouvrent leurs portes pour accueillir le public lors d’expositions, performances, tables rondes, formations ou encore conférences : un temps dédié à la découverte, la réflexion autour de l’estampe. Marianne Durand-Lacaze, présidente de Manifestampe, fédération d’association d’artistes en lien avec l’estampe, revient sur la manifestation.


Lolita Siad-Guilleray : C’est la 6e édition de la Fête de l’estampe cette année, comment cette manifestation permet-elle de faire mieux connaître ce que recouvre ce medium ? En quoi est-ce important pour ses acteurs de se voir fédérés à cette occasion ?

Marianne Durand-Lacaze : L’idée de la Fête de l’estampe consiste à promouvoir celle-ci sous toutes ses formes, gravures, lithographie, sérigraphie, estampes numériques pour en citer quelques-unes. Conçue sur le principe de la Fête de la musique, elle permet à chacun, artiste, galerie, musée, collectif, école d’art, d’ouvrir ses portes pour montrer au public des œuvres. On y trouve des expositions, des parcours à travers une ville, des portes ouvertes d’atelier. Ces événements peuvent aussi prendre la forme de performance, de conférence autour d’un thème, ou bien autour d’un nom, d’une collection, d’un fonds. Le monde de l’estampe est bien vivant, il est investi par des artistes dont c’est la pratique majeure et par d’autres comme un mode d’expression considéré à égale importance dans leur univers de plasticien. Libre à chacun d’organiser son événement. Tout peut s’imaginer. C’est une histoire de rencontre. La Fête de l’estampe est un partage de connaissances et d’émotions face aux œuvres. De quoi susciter la curiosité du grand public pour cet art, voire même lui donner une âme de collectionneur… Plus de 270 événements sont déjà programmés dans des centres d’art connus jusqu’aux lieux les plus inattendus, dans toutes les régions de France et même en Europe.
Le 26 mai 2018 est le point d’orgue de cet événement festif qui s’échelonne souvent sur plusieurs jours selon les initiatives, toutes libres mais que Manifestampe réunit sur son site Internet. Le week-end des 26 et 27 mai est un moment phare.

Si l’estampe existe depuis le XVe siècle en Occident, quelle place prend la production contemporaine lors de la Fête de l’estampe ? Est-il important pour vous de la faire dialoguer avec des techniques et des esthétiques plus anciennes ?
L’estampe connaît un renouveau. Elle est un domaine privilégié de création pour les artistes. Elle a été préservée de la financiarisation de l’art contemporain. Les galeries montrent de plus en plus d’estampes contemporaines. L’art de l’estampe a acquis un statut contemporain solide avec, par exemple, les travaux d’Alechinsky, de Barcelò ou de Deroubaix. Plusieurs écoles d’art, comme l’école des Beaux-Arts de Versailles, prennent part à la manifestation car de jeunes artistes renouvellent l’estampe, et il importe aujourd’hui de favoriser des lieux et des moments de médiation par les acteurs eux-mêmes. Au siège de Manifestampe, à Paris, on pourra voir une trentaine d’œuvres issues de la collection d’impressions des Ateliers Moret qui mêle arts moderne et contemporain à travers une sélection de tirages qui vont de Fautrier, Tinguely à Matsutani, Olivier Moriette, Renaud Allirand ou encore Pablo Flaiszman.


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