Poussin et Dieu

Poussin et Dieu : Nicolas Poussin. La Sainte Famille à l’escalier. 1648, huile sur toile, 73 x 106 cm. Courtesy of The Cleveland Museum of Art. Inv. 1981.18. © The Cleveland Museum of Art    Poussin et Dieu : Le Caravage. La Mort de la Vierge. Huile sur toile, 369 x 245 cm. Courtesy du Muse?e du Louvre. RF 3165. © Vienne, Erich Lessing   


The exhibition


Nicolas Poussin, philosophe d’un christianisme nourri par l’antique, s’affranchit des grands axes édictés par la Contre-Réforme pour mieux les soumettre à son inspiration poétique ; confrontation, en deux expositions au Louvre, du maître avec toute une époque…
Le deuxième commandement de Dieu à Moïse étant formel « Tu ne feras point d’images {…} », il subsistera toujours une tentation iconoclaste pour tous ceux qui, attachés au Livre sacré, le brandissent comme seule transcription de la parole inspirée existante. Mais, si cet interdit cimente toujours la spiritualité juive, le messianisme chrétien le contourne dès l’origine pour mieux instruire ses prosélytes. Car la divine puissance, par Jésus-Christ, a permis que s’imprime miraculeusement son image trois fois : au roi d’Édesse sur une serviette, à sainte Véronique sur un linge durant la Passion, aux saintes femmes, enfin, qui ne trouvèrent qu’un linceul au tombeau – le saint suaire de Turin. Ainsi, plus saint Luc et ses portraits de la Vierge dits « non fabriqués » (c’est-à-dire sans que s’y mêle l’invention), l’existence de l’image sacrée se vit justifiée par les auteurs du dogme et consolidée tout au long des conciles.

Extrait de l'article de Vincent Quéau publié dans le N°65 de la revue Art Absolument: parution le 12 mai 2015

N°65 - Mai/Juin 2015

When


02/04/2015 - 29/06/2015
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