Autour de quinze tirages grands formats, le photographe Eric Bourret présente sur le sol du musée de Salangon une vision personnelle et vivante de la montagne de Lure, situé non loin de l’institution. Ce travail se définit avant tout par sa recherche de plasticité, qui fait dire à Eric Bourret qu’il se situe plus du côté de l’art contemporain que de la photographie, pris dans l’acception traditionnelle de reportage sur le réel. C’est le mouvement de la nature qui intéresse l’artiste, ses déclinaisons telluriques et la force des éléments en jeu qu’il transpose en image par la superposition de 6 à 9 prises de vues sur un même tirage. La vibration du sujet devient tangible aux yeux du spectateur, et c’est pleinement conscient de l’indétermination du résultat que ce plasticien a mis au point ce processus. Se fait jour alors une entreprise de déconstruction par l’œuvre qui pointe la distance entre l’image exaltant le mouvement de la nature et la fixité de la montagne dans l’imaginaire humain. Jeux d’échelle temporelle, ces tirages argentiques ont été commandés par le musée de Salangon et sont exposés pour la première fois.