Éblouissants reflets

Éblouissants reflets : Claude Monet Etretat, soleil couchant 1882-1883 Huile sur toile ; 60,5 x 81,8 cm Raleigh, North Carolina Museum of Art, purchased with funds from the State of North Carolina, 67.24.1 © North Carolina Museum of Art    Éblouissants reflets : Georges Seurat, Les Pêcheurs à la ligne 1883 Huile sur bois ; 16 x 25 cm Troyes, musée d’Art moderne, donation Pierre et Denise Lévy, MNPL303 © Rmn-Grand Palais / Gérard Blot   


L'exposition


[…] Comme il se doit pour la deuxième édition d’une manifestation intitulée Normandie impressionniste, l’exposition présentée au musée des Beaux-Arts de Rouen, Éblouissants reflets, se doit donc de rassembler essentiellement les œuvres de peintres impressionnistes. Enfin presque. Parce que Johan Barthold Jongkind (1819-1891) n’a jamais, entre 1874 et 1886, participé à aucune de leurs huit expositions. Mais, c’est l’évidence, sans son exemple, Monet n’aurait sans doute pas voulu peindre comme il l’a fait… Corot (1796-1875) n’a, comme Jongkind, pas été présent à la première de ces expositions. Mais Renoir a affirmé : « J’ai tout de suite compris que le grand bonhomme c’était Corot. » L’année même de sa mort, il se souvient d’avoir entendu Corot dire : « Lorsque je peins, je veux être une bête… » Et d’avouer alors : « Je suis un peu de l’école du père Corot… » La présence de Corot est d’autant plus justifiée que la toile venue de Princeton représente Daubigny (qui n’a jamais participé à la moindre exposition impressionniste) à bord de son Bottin. Ce bateau lui permit, à partir de 1867, année au cours de laquelle il avait été le récupérer à Andrésy, d’aller peindre sur le motif, au fil de l’eau. Exemple que s’est empressé de reprendre à son compte Monet, qui se fit construire un bateau-atelier à bord duquel Manet le peignit à Argenteuil en 1874. Quant aux peintres rassemblés par l’appellation « École de Rouen », à l’exception de Lebourg, qui exposa avec les impressionnistes en 1879 et 1880 – Delattre, Lemaître, Pinchon – qu’ont-ils, qu’auront-ils été si ce n’est ce que furent les Gérôme, les Bouguerau et autres Cabanel après David ? Ce qui n’est le cas ni de Seurat, ni de Signac, ni de Luce, qui se sont voulus et ont été des « néo-impressionnistes »… Et qui peut-être ont été les derniers à tenter de mettre en évidence les métamorphoses de l’eau. […]

Extrait de l’article de Pascal Bonafoux publié dans le N°53 de la revue Art Absolument : parution le 3 mai 2013

Quand


29/04/2013 - 30/09/2013
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