La figure du corps est en quelque sorte la mesure récurrente qui règle la pratique de Jean-Charles Blais depuis ses tout débuts. Non point celle d’un étalon figé mais au contraire un référent avec lequel l’artiste compose de façon très ouverte en fonction des matériaux qu’il emploie et des modes opératoires auxquels il recourt. Aussi, à considérer le déploiement de son œuvre, le regard est sans cesse mis en échec dans ses habitudes perceptives. Comme si Blais s’appliquait à déjouer, à chaque apparition, les attendus d’une démarche dont la principale qualité est de se surprendre elle-même, sinon l’artiste.
La question que pose son travail est donc celle des possibles de la peinture alors même que celle-ci s’offre le luxe de toutes sortes de digressions. L’art de Jean-Charles Blais n’en suit pas moins un fil rouge : il est requis par l’humain et son inscription dans l’espace. Il interroge le corps, il en décline les postures, il l’érige en sémaphore de toutes sortes d’attitudes observées ou inventées.

Extrait de l'article de Philippe Piguet publié dans le N°93 de la revue Art Absolument.

N°93 - Juillet/Septembre 2020

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