Loin d’aller dans le sens des stéréotypes sur l’architecture des cités, présentées comme dangereuses et repoussantes, Mounir Fatmi révèle le moment de la disparition de ces lieux autrefois vivants. Critique envers l’aménagement urbain qui construit et détruit sans cesse, le travail de l’artiste rend compte de la violence perpétrée à l’encontre des résidents de ces quartiers, par le biais de l’atteinte à leurs espaces de vie. En résidence au Chaplin de Mantes la Jolie depuis quatre ans, il filme inlassablement la démolition des barres et des tours H.L.M. dans le quartier du Val-Fourré. Lors de ces destructions, les espaces personnels et intimes se retrouvent exposés aux yeux de tous les riverains sans ménagement. À cette violence, physique pour le bâti et morale pour l’habitant, succède le silence pesant de la perte. Les films de Mounir Fatmi deviennent les traces de ces disparitions urbaines, où le regard de l’artiste tente de se confondre avec celui de l’habitant.

Pauline Mirete

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