Décès de Leila Alaoui



Grièvement blessée dans l’attentat de Ouagadougou le 15 janvier, la photographe Leila Alaoui est décédée lundi 18 janvier.

En reportage au Burkina Faso pour Amnesty International, l’artiste franco-marocaine se trouvait ce jour-là dans l’un des établissements du cœur de la capitale visés par les assaillants d’Al Qaida au Maghreb Islamique. Elle s’est éteinte à la clinique de Ouagadougou des suites de ses blessures à l’âge de 33 ans.

Mêlant œuvre et témoignage, Leila Alaoui n’a cessé d’explorer la diversité culturelle et les bouleversements du monde arabe, s’attachant à déconstruire les représentations dominantes. Les migrations, la construction de l’identité et le rapport au pays natal sont autant de thématiques abordées dans ses vidéos et photographies qui rendent leur dignité aux laissés-pour-compte et oubliés de l’Histoire.

Ses portraits de femmes et d’hommes, arabes ou berbères en costumes traditionnels, cherchent ainsi à contrebalancer ce regard orientaliste, et montrent « des sujets farouchement autonomes et d’une grande élégance, tout en mettant à jour la fierté et la dignité innées de chaque individu ». Ils faisaient partie des œuvres exposées à la Maison Européenne de la Photographie dans le cadre la Biennale des photographes arabes contemporains qui vient de s’achever. Son travail avait récemment été exposé au Centre d’Art Contemporain de Buenos Aires, au Musée de la Photographie de Marrakech et à l’Institut du Monde Arabe.


 Retour     |      Haut de page