Le V&A de Londres ouvre ses salles d’exposition "Europe 1600-1815"



Si le Victoria & Albert Museum de Londres fut dès son origine pensé comme un levier du travail éducatif et idéologique impulsé par le prince Albert, son édification a mis sur pied un programme encyclopédiste propre au XIXe siècle anglais, entre poursuite du mouvement des Lumières et volonté impérialiste d’embrasser – en les colonisant – les cultures du monde entier.

La transformation du département « Europe 1600-1815 » ne fait pas fi de cette histoire, constitutive des collections du V&A, en montrant « comment les Européens ont systématiquement exploré, collecté et exploité les ressources en provenance d’Afrique, d’Asie et des Amériques »,, tandis que le duo cubain de Los Carpinteros, connu pour leurs installations amalgamant des objets fonctionnels et des représentations, ont livré un vaste globe-bibliothèque, construit sur le principe du panopticon en vogue au XVIIIe siècle. Elle expose également le déplacement du centre des arts de Rome vers Paris pendant cette période en matière d’art décoratif – dont les réalisations constitue la majeure partie des importants fonds du musée, créé dans sa première mouture grâce aux sommes récoltées durant la Great Exhibition of the Works of Industry of all Nations de 1851 à Londres, première exposition universelle. Ainsi, Le Château de Juvisy, peinture acquise tout récemment par le V&A et réalisée aux alentours de 1700 par Pierre-Denis Martin, constitue un précis et précieux témoignage d’une architecture et d’un art de vivre à la française.

Article de Tom Laurent paru dans le Numéro 69


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