La Belle et la Bête

La Belle et la Bête : Valerie Belin. Cleome Spinosa (Spider Flower). 2010, impression pigmentaire sur papier marouflé sur dibond, 163x130cm. Collection Bernard Magrez    La Belle et la Bête : Bernard Buffet Les Oiseaux, le Rapace 1959 Huile sur toile  Oil on canvas 286 x 100 x 78 cm Collection du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris © Eric Emo / Musée d’Art Moderne / Roger-Viollet © ADAGP Bernard Buffet, 2012    La Belle et la Bête : Adel Abdessemed Taxidermia 2010 Taxidermie, acier et fil de fer?/?Taxidermy, steel and wire 170 x 170 x 170 cm The Yuz Foundation Courtesy the artist and David Zwirner, New York - London © ADAGP Adel Abdessemed, 2012 Photo Florent Larronde    


The exhibition


L’exposition La Belle et la Bête se tient dans les salles du château Labottière, à Bordeaux, magnifique hôtel particulier qui aurait pu servir de cadre au film homonyme de Jean Cocteau. À travers une trentaine d’œuvres du XXe et du XXIe siècle, La Belle et la Bête interroge les rapports du Beau avec le Vrai et le Bien. L’antithèse contenue dans le titre peut donner lieu à de multiples interprétations : tout d’abord, elle désigne la lutte de l’artiste pour créer une forme harmonieuse à partir de la matière brute. Ce combat est illustré par le Car Tyre de Wim Delvoye, ou encore Le prix du danger 5 de Camille Henrot : dans ces objets taillés à la main, la finesse des motifs contraste avec la lourdeur du matériau (un pneu, une aile d’avion). Cet aspect brut de la matière est un point de départ pour considérer ensuite l’idée de la brutalité dans l’art. L’œuvre peut-elle être belle malgré la disharmonie, la difformité qu’elle donne à voir – ou est-elle belle justement à cause de sa monstruosité ? Le géant de David Altmejd, (intitulé The New North), fait de bois, de mousse et de morceaux de miroir taillés, révèle de façon frappante cette beauté du monstrueux, qui reflète la démesure, l’hubris, inhérente à l’humanité même. Enfin, la Bête, c’est aussi l’Artiste lui-même qui, par son désir passionné pour son modèle (qui serait alors la Belle), tend à se nourrir de lui jusqu’à le détruire, le dévorer, tel l’immense vautour dans le tableau Les oiseaux, le rapace, de Bernard Buffet, qui s’apprête à déchiqueter une femme nue allongée, déjà presque semblable à un cadavre. À travers un parcours original, l’exposition s’attache à montrer la manière dont les artistes traitent la question intemporelle de la monstruosité, qui doit toujours en retour susciter une interrogation sur les normes.

Diane Van Der Stegen

When


13/10/2012 - 27/01/2013
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