It’s ok to be k.o Darling,

It’s ok to be k.o Darling, : Vue de l'exposition It’s ok to be k.o Darling, / Au sol : oeuvres de Ken Sortais et Clovis XV    It’s ok to be k.o Darling, : It’s Our Playground. Brain content (Above III). 2016, impression pigmentaire montée sur Dibond. Photo : Benoi?t Cattiaux    It’s ok to be k.o Darling, : Zoé de Soumagnat. Garçon. 2015, bois peint, horloge, fleurs   


The exhibition


Quelles sont les images qui restent lorsque l’on appuie sur pause ? En réunissant les œuvres de 6 artistes ou duo d’artistes à la galerie Under Construction, Hélène Garcia explore un temps d’arrêt qui n’en est en définitive pas un.

Si la commissaire de l’exposition est partie d’une vidéo d’Elsa Philippe condensant un peu plus le trop-plein d’informations qu’une navigation hébétée sur le web fait naître – toute une génération au moins a pu faire l’expérience de ces moments de lâcher-prise étranges où ce sont les images, les liens et l’ouvertures des onglets qui mènent la danse en s’accumulant –, elle en a retenu une phrase, « It’s ok to K.O. Darling, » comme une tentative d’en mettre en pause le flot. C’est à l’aune de cette intention qu’elle appelle à lire et relier les œuvres qu’elle a choisies. La vue de l’unique salle d’exposition de la galerie rejoint d’ailleurs cet entremêlement : la collision d’une structure colorée et« avachie » de Ken Sortais et un lacis de tubes et de câbles déroulé au sol par Clovis XV – les pièces les plus expansives de l’exposition – laisse apparaitre une image aux contours floues, proliférante mais rampante. Un reste d’images, en quelque sorte. Ken Sortais vient du graffiti, dont il ne récuse pas la part de vandalisme, tout au contraire : ses sculptures en partagent l’esprit d’invasion spatial, mais actent aussi l’informe de ses lettrages dans la rue – volontairement peinturlurés, ils abâtardissent le côté grandiloquent d’une esthétique graffiti « maîtrisée » un peu fière d’elle-même. Le duo bruxellois Clovis XV se disent peintres et l’on songe au dernier Hartung travaillant à la sulfateuse en regardant les boucles bleues et noirs que forme leur réseau de tuyaux en circuit fermé transportant un liquide coloré, moussant dans des seaux, repartant vers d’autres seaux pour mousser à nouveau... Dans « It’s ok to K.O. Darling, », cette fébrilité trouve un modèle visuel à ses effets dans l’impression d’une superposition d’images sur la découpe d’un cerveau avec l’œuvre du duo It’s our Playground. Elle trouve une réponse à ses sollicitations dans l’horloge-vase-peinture de Zoé de Soumagnat qui pour Hélène Garcia est « comme un couteau-suisse » multipliant les fonctions pour justifier son existence. Elle est mise en berne ou réveillée sur le mode ON/OFF avec deux images accolées d’un même chat ronronnant ou nous toisant sur un routeur – la commissaire a réagencé pour l’occasion cette série avec son auteur, l’artiste Gabriel Pericas. Au final, même en veille, il y a toujours un sphinx qui rôde.

Tom Laurent

When


13/10/2017 - 18/11/2017
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