Écrire sur l’Eau, l’Esthétique de John Cage


Ulrike Kasper
Éditions Hermann

De l’œuvre de John Cage, on se souvient du 4’33’’interprété par David Tudor au Black Mountain College: l’artiste vint s’asseoir devant son piano pendant quatr e minutes et trente-trois secondes, sans en faire sortir aucun son. Le happening était né, en même temps qu’aboutissait une réflexion sur l’objectivité dans l’art: le silence et les bruits pouvaient être traités sur le même plan que les notes, à valeur égale… Cependant, l’œuvre picturale de John Cage est moins réputée. Or, c’est cet aspect de l’artiste qu’entend nous faire découvrir l’historienne de l’art Ulrike Kasper à travers son essai. En commençant par une étude de sa musique, elle pose les notions essentielles qui serviront à la compréhension de sa peinture, de l’influence du bouddhisme zen à la fascination pour le jardin Ryôan-ji de Tokyo et l’emploi du Yi-King, le fameux Livre des transformations. L’étude montre ensuite, à la faveur de nombreuses illustrations, comment ces éléments conduiront John Cage à privilégier le hasard comme instrument de création, de sorte à obtenir un résultat totalement dégagé de sa subjectivité, et donc plus proche de la Nature. Néanmoins, le concept de “non intentionnalité” qui préside à ce processus de création et tend à atteindre l’objectivité, le concret, peut-il vraiment être une démarche artistique? Alors que l’exposition Dadaoccupe actuellement l’espace du Centre Pompidou, posant la même question de l’utilité de l’artiste, ce livre met en perspective une des grandes
problématiques esthétiques du siècle dernier…

Antoine Fonsagrive


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