FOUAD BELLAMINE, ou voiler le visible pour révéler l'invisible, Entretien avec Pascal Amel

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Pascal Amel | Le marabout est, au Maghreb, un mausolée consacré à un “homme remarquable” que les habitants d’un village considèrent comme saint : il s’agit toujours d’une architecture à la fois populaire et sacrée où se déroulent encore de nos jours, partout au Maroc, des rituels et des fêtes de fertilité. Pourquoi avoir choisi cette architecture comme thème de votre série ?
Fouad Bellamine | Paradoxalement, la description que contient cette question relève du cliché. Appréhender le marabout sous ce seul angle délivre une interprétation trop limitée quant à la manière dont il s’inscrit
dans l’imaginaire maghrébin. Le regard que peuvent poser certains Occidentaux sur cette architecture
n’a rien à voir avec le mien. Les facteurs d’usage liés aux acceptions socioculturelles d’un marabout n’entrent pas en jeu quand je peins. Peu importe que ces édifices servent de tombeau à des hommes pieux ou qui ont marqué par leur vertu leur région. Ce qui compte pour moi, c’est le caractère courant (banalisé par la quantité) de ces constructions
innombrables au Maroc. Par centaines ils sont abandonnés ; les familles ne les visitent plus. On ignore jusqu’à l’identité du gisant. Il ne s’agit plus que d’une forme qui a impressionné tant mon oeil que mon cerveau… indépendamment de tout coefficient
social, ethnologique ou culturel.


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