Niko Pirosmani

1862 (Mirzaani (Géorgie)) / 1918 (Tbilissi (Géorgie))
Galerie de l'artiste

Après avoir été garde-frein sur le chemin de fer de Transcaucasie puis vendeur de produits laitiers, Niko Piromanishvili, pauvre fils d’horticulteur venu de la lointaine province de Kakhétie, mène une vie de peintre errant. Sollicitant des commandes auprès des aubergistes de Tbilissi, il réalise pour eux des enseignes sur étain ou des étals de nourriture suspendue des portraits de groupes ou d’individus (de la reine Tamar ou de la chanteuse de cabaret française Marguerite de Sèvres, véritable coup de foudre pour laquelle il aurait même, selon la légende, rempli une rue de fleurs). Peints sur des toiles cirées noires, ces sombres figures semblent émerger d’une profonde nuit originelle. Mal payé quelques verres de vin tout aussitôt bus, ce mendiant orgueilleux simplifie drastiquement ses visions, souvent inspirées de cartes postales, pour peindre des effigies d’animaux exotiques aux grands yeux noirs mélancoliques, des lions de Perse au soleil ou des femmes au tambour, dérivés de représentations de la dynastie Qadjar. Si les milieux académiques accueillent du bout des lèvres ce saint buveur, le poète symboliste Titsian Tabidzé voit en Pirosmani la source d’un rituel renouvelé.



Ses numéros


Numéro 109






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