Carlo Zinelli

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   normal   24.00 €

« Vous qui entrez ici, laissez toute espérance. » C’est l’inscription qu’on trouve au devant de l’hôpital San Giacomo alla Tomba, à Vérone, en 1959 – année où le psychiatre Vittorino Andreoli y découvre pourtant l’œuvre de Carlo Zinelli, qu’il révèlera par la suite, entre autres en présentant son œuvre à Dubuffet en juillet 1963. Contraint par un terrain génétique lourd et traumatisé par son expérience de soldat brancardier sur le front espagnol en 1939, Carlo Zinelli n’échappera pas, malgré le destin de créateur s’offrant à lui, à un sort funeste, et décède le 27 janvier 1974, à 58 ans. Procédant par allers-retours entre la description de son esthétique et celle de son parcours de vie, l’historienne de l’art Florence Millioud Henriques montre dans cette première étude française entièrement consacrée à l’artiste combien, chez Carlo Zinelli, le vécu peut expliquer l’œuvre et l’œuvre impliquer le vécu. Car les figures enchaînées, machines de guerre, corps difformes ou sur des civières, canons et croix constituant son vocabulaire sont le produit d’une sensibilité à vif, le spectacle de la mort en fut la source d’inspiration. Diagnostiqué schizophrène paranoïaque, l’auteure rappelle que Zinelli dessinait sur les cartes postales qu’il envoyait du front à sa famille, bien avant son internement en 1947. Pour celui qui peu à peu est rendu au mutisme ou ne communique que par associations de sonorités indiscernables, l’œuvre, dont la dynamique est éclatée et fourmillante mais étonnamment cadencée, montre plutôt rassemblement et concentration : couleurs pures, silhouettes flottant en liberté, les planches de Zinelli sont malgré tout le lieu de la délivrance du poids de vivre.


Emma Noyant


Carlo Zinelli. Florence Millioud Henriques. Ides et Calendes




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