Caravage à Rome. Amis et ennemis

Caravage à Rome. Amis et ennemis : Michelangelo Merisi, dit Caravage, Judith décapitant Holopherne, vers 1600, huile sur toile, 145x195 cm Gallerie Nazionali di Arte Antica di Roma. Palazzo Barberini, Rome © Gallerie Nazionali di Arte Antica di Roma. Palazzo Barberini Foto di Mauro Coen    Caravage à Rome. Amis et ennemis : Bartolomeo Cavarozzi, La Douleur d'Aminte, vers 1605-1610, huile sur toile, 82,5 x 106,5 cm Collection particulière, courtesy Marco Voena   


The exhibition


Avant que les fastes du baroque n’éclairent le siècle des Lumières, Caravage plonge le début du XVIIe siècle dans ses leçons de ténèbres. Le caravagisme qui s’empare de Rome dans les années 1600 n’est pas une école, c’est un mauvais coup à plusieurs. De gamin des rues à protégé des banquiers et des prélats, le peintre du noble et de l’ignoble passe allègrement de l’aristocratie à la canaille, fréquentant aussi bien le salon de musique du cardinal del Monte que les bouges du Trastevere. Formant la bande à Caravage, ses turcimanni sont des voyous faméliques des rues, des ragazzi di vita pasoliniens. Outre les fidèles Onorio et Decio Longo, apprentis-architectes de Bergame, Michele s’entoure de Mario Minutti, un apprenti-peintre qui lui sert de modèle (pour le Joueur de luth version Saint-Pétersbourg notamment) aussi bien que de la prostituée Maddalena di Paolo Antognetti, dite la belle Lena (gracieusement portraiturée dans la Madone de Lorette), ou de la courtisane aux cheveux d’or Fillide Melandroni (qui lui inspire sa Judith) – voire du palefrenier Benedetto ou encore du bardassa (prostitué) Giulietto. S’il fréquente bien évidemment les peintres, il est loin de faire l’unanimité parmi eux.



Extrait de l'article de Emmanuel Daydé , publié dans le N°86 de la revue Art Absolument.
Parution le 22 novembre 2018

When


21/09/2018 - 28/01/2019
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