Derelict

Derelict : Farah Atassi. Dirth House IV, 2011. huile sur toile, 160 x 200 cm Courtesy l’artiste & Galerie Xippas Paris    Derelict : Farah Atassi. Cloakroom, 2011. huile sur toile, 160 x 200 cm Courtesy l’artiste & Galerie Xippas. Paris    Derelict : Stéphanie Cherpin. Heaven is a truck, 2011  Pierres, portes en bois, peinture, cordes, peinture en spray, métal. Dimensions variables.  Prod. Le confort moderne, Poitiers. Photo: André Morin  Courtesy l’artiste & Galerie Cortex-Athletico. Bordeaux    Derelict : Stéphanie Cherpin. Move on over here, slow it down. 2010  Traverses de chemin de fer, cloisons, ondobitume, bardeaux, parquet, corde, enduit, peinture.  Dimensions variables.  Prod. 40m3 Rennes. Photo: André Morin  Courtesy l’artiste & Galerie Cortex-Athl   


L'exposition


La galerie Edouard Manet se transforme, le temps d’une exposition, en carrefour de deux trajectoires de deux artistes trentenaires : Farah Atassi et Stéphanie Cherpin. L’une use d’une picturalité constructiviste, tandis que l’autre réalise des installations nées d’une vision chaotique d’un modernisme post apocalyptique dans laquelle la matière laisse place au néant, le bruit au silence et la pérennité à l’éphémère. En un mot : des non-lieux.

Après sa découverte au Salon de Montrouge en 2010, et sa première exposition personnelle à la galerie Xippas, l’artiste d’origine syrienne Farah Atassi, vivant et travaillant à Paris, peint des intérieurs d’une esthétique toute minimaliste, influencée par les fantomatiques infrastructures soviétiques. Emprunte de l’atmosphère des films de David Lynch, ces métaphores d’intériorités, se focalise sur les dommages sociaux d’un modernisme élitiste et tout puissant. Véritable « ruines modernes », ces compositions oscillent indubitablement entre le hasard et la maitrise d’une logique architectural qu’elle subjectivise. Les ambigüités spatiales, dans la grande tradition picturale du XXe siècle, devient un outil pour construire une tension dématérialisant l’espace, la matière et la logique.

Cette réflexion sur les non-lieux, sur le chaos moderne, nourrit également les sculpture-installations de Stéphanie Cherpin. Née en 1979, elle s’inspire des amas de chantiers industriels de la périphérie des villes. Avec des structures semblables à de véritables insectes métalliques, c’est une poésie de l’éphémère qu’elle tente de développer. Comme pour les compositions picturales de Farah Atassi, une tension nait ici de l’incapacité anxiogène d’appréhender la sculpture d’un point de vue unique.
Le vide métaphysique et métaphorique cristallisé dans leur traduction plastique, picturale pour Atassi et sculpturale pour Cherpin, angoisse puis émerveille le spectateur confronté aux reflets sublimes du chaos.

Romain Arazm

Quand


15/03/2012 - 12/05/2012
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