Modernités plurielles. 1905-1970 - Nouvel accrochage des collections permanentes

Modernités plurielles. 1905-1970 - Nouvel accrochage des collections permanentes : CHANG SHUHONG (Shuhong CHANG, dit) 1904, Hangzhou (Empire de Chine) - 1994, Pékin (République populaire de Chine) Portrait de Shana Titre attribué : Portrait de la fille de l'artiste Autre titre : Portrait de fillette 1935 (Paris) Huile sur toile 46 x 38    Modernités plurielles. 1905-1970 - Nouvel accrochage des collections permanentes : Frantisek KUPKA 1871, Opocno (Autriche-Hongrie) – 1957, Puteaux (France) Lignes animées 1920 / 1933 Huile sur toile 193x200 cm Achat, 1957 © ADAGP, Paris 2013    Modernités plurielles. 1905-1970 - Nouvel accrochage des collections permanentes : Tamara de LEMPICKA (Tamara GORSKA, dit) 1898, Varsovie (Pologne) - 1980, Cuernavaca (Mexique) Jeune fille en vert [1927 - 1930] Huile sur toile 61,5 x 45,5 cm Achat à l’artiste en 1932 © TAMARA ART HERITAGE / ADAGP, Paris, 2013   


L'exposition


Pascale Lismonde : Quel est le sens global que le MNAM - Centre Pompidou donne à cet événement muséal majeur que constitue un nouvel accrochage de ses collections ?

Catherine Grenier : Modernités plurielles est une exposition manifeste qui présente une relecture critique de l’histoire de l’art du XXe siècle. C’est le résultat d’un travail de plusieurs années mené avec une équipe de conservateurs et de jeunes chercheurs d’horizons différents. Nous souhaitons renouveler la vision linéaire et progressiste de l’art moderne que proposent les musées occidentaux, devenue passéiste au regard des nouvelles valeurs imposées par la mondialisation. Cet accrochage des collections est le premier événement public visible d’importance pour ouvrir un débat ponctué par des colloques et des publications – comme le livre Art et mondialisation.
Tout grand musée est toujours confronté à trois questions fondamentales : que montrer ? Comment le montrer ? Dans quel sens développer les collections ? Les réponses sont d’ordre pratique mais aussi politique. Les premiers musées ont été créés à la fin du XVIIIe siècle selon l’esprit des Lumières : le musée se devait d’être un lieu de savoir, ouvrant sur l’universel et visant à l’édification des individus. De nos jours, le public ne se contente plus du seul plaisir esthétique mais pose des questions impliquant l’art, l’histoire et l’histoire de l’art. Ce qui prend une acuité particulière dans un musée d’art moderne, qui a pour charge de produire une histoire de l’art « à chaud ». Il nous faut réactualiser le discours dominant sur la modernité artistique, car il correspond à la période de reconstruction qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Dans ce moment où les valeurs occidentales étaient détruites, en échec, on a constitué un grand récit, construit en courants successifs, où seuls les artistes considérés comme progressistes ont été intégrés. Aujourd’hui, le contexte politique et culturel est tout autre. De plus, nos investigations dans nos propres collections ont montré les limites de cette vision progressiste car, dans un souci de radicalité moderniste, on a laissé de côté de très nombreuses expressions artistiques jugées hybrides, régionales ou même antimodernes. D’où la nécessité de reconsidérer des pans entiers de l’histoire et de poser, non plus une seule modernité possible, mais plusieurs, celles-ci étant même « plurielles », car déclinées en multiples facettes.

Extrait de l'entretien avec Catherine Grenier publié dans le n°56 de la revue Art Absolument: parution le 6 novembre 2013

Quand


23/10/2013 - 26/01/2015
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