Takis. Champs magnétiques

Takis. Champs magnétiques : Vassilakis Takis. Signal lumineux. 1970, métal, système électrique, H. 250 cm. Collection Galerie Downtown François Laffanour. © LAFFANOUR Galerie Downtown © ADAGP     Takis. Champs magnétiques : Vassilakis Takis. Méduse. 1963, électro aimant avec lampe à vapeur de mercure, 220x60x40 cm. Paris, musée national d'Art moderne Centre Georges Pompidou. © Centre Pompidou © ADAGP   


L'exposition


Dans l’École d’Athènes, Raphaël figure Euclide au premier plan, en train de mesurer l’écart d’un compas sur une ardoise. Cet écart, ce pourrait être celui qui existe entre le monde et sa représentation. Au sens propre pour Takis : en 1960, quelques mois avant le voyage de Gagarine dans l’espace et Le Saut dans le vide d’Yves Klein, l’artiste grec expose le poète Sinclair Beiles casqué et suspendu dans le vide, retenu par quelques aimants et clamant : « I’m a sculpture ! » Pythagoricien des bords du monde, qui aime à se nourrir de physique la tête dans les étoiles, Takis soumet l’envolée de ses expérimentations plastiques à la fureur des chants homériques. Son épiphanie, il la connaît un soir, en découvrant avec stupeur l’effroyable beauté antique des signaux de la gare de Calais : « Des yeux de monstre s’allumaient et s’éteignaient, des rails, des tunnels, une jungle de fer. » Takis, en nouvel Héphaïstos, forge des forêts de signaux métalliques sur des tiges flexibles ou sur des vis d’Archimède solides, que surmontent des lumières célibataires clignotantes, tel l’œil unique du Cyclope.


Extrait de l'article de Emmanuel Daydé, publié dans le N°63 de la revue Art Absolument: parution le 15 janvier 2015

Quand


18/02/2015 - 17/05/2015
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