Peintres femmes

Peintres femmes : Muriel Rodolosse Centralia La grande faille, 4M x 6M,  prodruction Maison des arts Georges Pompidou, 2014 Photo Yohann Gozard    Peintres femmes : Muriel Rodolosse Forages de pensées, peinture sous Plexiglas, 140 x200cm, 2011, Collection privée    Peintres femmes : Muriel Rodolosse Le Park, encre de chine sur papier aquarelle, 42 x60cm, 2011,   


L'exposition


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Amélie Adamo : Pourrais-tu évoquer cette expérience avec plus de précision, en décrivant l’un de tes tableaux, comme si tu devenais toi-même spectateur entrant et vivant l’espace peint ?

Muriel Rodolosse : Alors j’aimerais parler du tableau Centralia, La Grande Faille (2014). C’est l’une des pièces majeures de l’exposition qui se déroule actuellement à Bordeaux. Ce tableau a été créé à l’occasion d’une exposition personnelle, Sans socle ni double-fond, qui a eu lieu au centre d’art contemporain Maison des Arts Georges Pompidou à Cajarc. Il représente une route qui est devenue un cul-de-sac, une voie sans issue. Il fait sens par rapport à un espace particulier qui oblige le spectateur, quand il arrive dans l’exposition, face à l’œuvre, à rebrousser chemin. Je suis partie d’un lieu réel, nommé Centralia, c’est une ancienne ville minière de Pennsylvanie que j’avais découverte en 1996. L’abandon de l’exploitation des mines fit d’une de ses entrées une décharge publique. Pour des raisons encore incertaines, elle prit feu en 1962. Le taux de monoxyde de carbone augmentant, les habitants durent abandonner leurs maisons. Malgré d’importants efforts pour stopper le feu, la ville fut peu à peu détruite. Les géologues estiment que le feu des galeries souterraines devrait encore polluer pendant plus de 200 ans. Cela m’intéressait de partir d’un sujet qui révèle l’incapacité de l’homme aujourd’hui, malgré son pouvoir et son argent, à enrayer cette catastrophe écologique. Le tableau représente la route de Centralia, béante, il n’y a plus d’habitation et au centre un brasier se consume. Sur les côtés, il y a des décharges, les éléments sont calcinés, et des pépites d’or dans le sol évoquent le charbon comme l’or noir. Ici, dans cette exposition au château Labottière, j’ai gardé l’idée du salon littéraire du siècle des Lumières propice à l’élaboration d’une pensée de la modernité. [...]

Entretient entre Muriel Rodolosse et Amélie Adamo paru dans le numéro 69

Quand


12/09/2015 - 06/03/2016
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