Viva Arte Viva. 57e Biennale internationale d’art de Venise

Viva Arte Viva. 57e Biennale internationale d’art de Venise : Huguette Caland. Tête-à-tête. 1971, fil et tissu, 185,5 x 48 x 30,5 cm.  Courtesy de l’artiste, La Biennale di Venezia et galerie Lombard Freid, New York.    Viva Arte Viva. 57e Biennale internationale d’art de Venise : Taus Makha Cheva. Tightrope. 2015, vidéo, 58’10’’. Courtesy de l’artiste et La Biennale di Venezia.    Viva Arte Viva. 57e Biennale internationale d’art de Venise : Sheila Hicks. Escalade Beyond Chromatic Lands. 2016-17, techniques mixtes, fibres naturelles et synthétiques, tissus, ardoises, bambous, parasol, 6 x 16 x 4 m. Courtesy de l’artiste et La Biennale di Venezia.    Viva Arte Viva. 57e Biennale internationale d’art de Venise : Marwan. Le Voile 3. 1973, huile sur toile, 130 x 195 cm.   


L'exposition


« Que faire ? » se demandait Lénine en 1902 dans ses Questions brûlantes de notre mouvement – qui préféraient envisager la révolution de la classe ouvrière plutôt que la réduction du temps de travail. Mais les temps ont changé. « Faire ou ne rien faire ? » : telle semble être la question reformulée à Venise en 2017. Et pas seulement au Pavillon international des Artistes et des Livres imaginé par la dionysiaque Christine Macel, commissaire générale de cette 57e Biennale de Venise, qui ouvre l’exposition internationale aux Giardini à la manière d’un manifeste du parti d’en vivre. Les photos du performeur de la paresse croate Mladen Stilinovi? (disparu en 2016) – qui, devant l’impossibilité de travailler à l’Est, préférait dormir dans son lit afin, disait-il, d’affirmer « son droit d’exister simplement en tant qu’être » et de faire émerger un peu d’art « de l’erreur et de la stupidité » –accueillent le visiteur en même temps que celles de l’Autrichien Franz West, qui aimait tant à jouer les Madame Récamier sur canapé. Dans le même genre léthargique, Yelena Vorobyeva et son mari, le Kazakh Victor Vorobyev, reconstituent une pauvre chambre à coucher – d’où dépasse la chevelure d’une personne endormie – afin de pouvoir entrouvrir les yeux sur le chef-d’œuvre à venir. Le pavillon international permet aussi à l’Américaine Dawn Kasper de se livrer à des improvisations musicales au milieu du public en habitant un studio nomade hirsute au cœur de la Biennale pendant six mois – comme elle l’avait fait précédemment au Whitney Museum (s’attirant cette remarque : « Mais quand donc allez-vous aux toilettes ? ») –, tout en rendant hommage à Raymond Hains, dont l’art partisan d’en faire le minimum occupe une salle entière au sommet du bâtiment.

Extrait de l'article d'Emmanuel Daydé publié dans le N°78 de la revue Art Absolument : parution le 13 juillet 2017

Quand


13/05/2017 - 26/11/2017
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