De nature en sculpture.

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L'exposition


Dès l’entrée de la Villa, accroché au mur, un énorme pneu Goodyear serti d’une ammonite, coquillage fossile contemporain des dinosaures – soit Calendar II de Théo Mercier : un précieux vestige des premiers temps de la vie sur terre encerclé par un pneu périssable, symbolique d’une ère industrielle en crise. Si Théo Mercier goûte les jeux spatio-temporels, ne rappelle-t-il pas que la productivité déchaînée conduit l’humanité et les ressources terrestres au déclin ? Question centrale de notre âge anthropocène qui hante cette exposition. C’est aussi que la nature elle-même est soumise à l’entropie, cette usure inévitable de la matière et de l’énergie par le temps. La prise de conscience est ancienne. Et le rappel bienvenu… Dès la première salle, une vidéo de Robert Smithson sur Spiral Jetty décrit sa fameuse jetée en spirale de 1,5 km sur les bords du Grand Lac Salé, construite en 1970 avec plus de 6 000 tonnes de terre et de roches, pour démontrer l’action entropique. Depuis lors, la célèbre spirale disparaît ou réapparaît selon les fluctuations des eaux du lac.
Les 91 œuvres de l’exposition se déclinent en variations autour de ces axes de création. Conscients de cette dégradation, bien des artistes donnent à voir ou rendent sensible la beauté formelle ou les secrets d’une nature explorée jusqu’en ses replis les plus intimes. Et, de fait, à saisir avant disparition.

Extrait de l'article de Pascale Lismonde, publié dans le N°78 de la revue Art Absolument : parution le 13 juillet 2017

Quand


26/05/2017 - 01/11/2017
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