Wendy Vachal. Structures de l'instable

Wendy Vachal. Structures de l'instable : Rayons de pluie. 2020, polycarbonate alvéolaire, résine époxy, aluminium, eau, encre de Chine, 195 x 100 x 100 cm.    Wendy Vachal. Structures de l'instable : Grises Mines, destinations connues mais non communiquées #2. Dessin sur papier calque transféré sur papier, ensemble de 42 dessins, 28,4 x 21 cm chacun, 2020.    Wendy Vachal. Structures de l'instable : Vue de l'exposition de Wendy Vachal, Structures de l'instable, Musée de l’Hospice Saint-Roch, Issoudun, 2021.    Wendy Vachal. Structures de l'instable : Un mètre de nuances. Plâtre, pigments noirs de vigne, tuteur, plastique, 100 x 1,8 x 2,2 cm (4 éléments), 2020. Collection du Musée de l’Hospice Saint-Roch, Issoudun.   


L'exposition


Tom Laurent :Dans vos expériences, vous partez de théories ou de savoir-faire utiles dans des champs aussi divers que l’informatique, la chimie, la physique, l’anatomie ou encore la maçonnerie pour les rejouer dans celui de l’art… Avec l’idée que dans l’enchevêtrement de ces territoires, il y a plus de possibles ?

Wendy Vachal :On peut ajouter la botanique à cette liste ! J’emprunte aux autres savoir-faire un champ lexical pour exprimer avant tout ma pensée et les concepts qui l’occupent. Je cherche du signifiant là où j’en trouve. Mon utilisation de ces territoires est complètement empirique, je ne fais que m’en approprier la surface sans vraiment les comprendre ni les maîtriser. J’extrais ce qui m’intéresse et je compose ensuite. J’y trouve des inspirations parce que cela fait partie de mon monde sensible et que je crée des analogies pour que différentes notions se croisent.
Lorsque j’ai réalisé la pièce Matière virtuelle pendant ma résidence début 2020 à Issoudun, j’avais l’intention de transposer dans la matière physique les 256 nuances de gris qui composent une interface informatique. Je pars donc d’un concept informatique pour le traduire dans une installation de briques grises, qui s’apparente davantage au bâti. Je devenais une femme-machine pendant la réalisation de cette pièce ! Un autre aspect de Matière virtuelle, c’est que pour produire les 256 briques en dégradé, du blanc au noir, avec les trois seuls matériaux que je m’étais imposés – du plâtre pour la matière blanche, du pigment noir de vigne pour la matière noire et de l’eau pour le liant –, je ne serais pas parvenue à obtenir une brique noire teintée dans la masse. Je l’ai appris empiriquement, l’ajout de pigment parasite la réaction naturelle du plâtre. J’ai alors dû faire des briques blanches que j’ai ensuite badigeonnées d’un mélange de plâtre, de pigment et d’eau. Et j’ai révélé cette « tricherie » pour que le regardeur se projette dans mon protocole et ma volonté stricte de ne pas faire usage de la peinture, qui offre des solutions toutes prêtes, alors que la matière demande de s’adapter à elle et de chercher des solutions.

Extrait de l'entretien entre Wendy Vachal et Tom Laurent, publié dans le Hors-série Wendy Vachal, Structures de l'instable de la revue Art Absolument.


Quand


13/02/2021 - 09/05/2021
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