Reconnue de son vivant et injustement oubliée depuis, Chana Orloff (1888-1968) fait l’objet d’une première exposition à caractère rétrospectif en France dans le musée de son confrère Ossip Zadkine. Avec Zadkine, Chana Orloff partage de nombreux points communs. À commencer par leurs doubles origines, juive et slave. Tous deux sont nés la même année et arrivent à Paris en 1910. Néanmoins, bien qu’ils fréquentent le même quartier, Montparnasse, et partagent un cercle d’amis communs, la rencontre artistique est inexistante. Car Orloff se distingue au sein de l’avant-garde en poursuivant le thème classique du portrait humain et animalier. Elle n’est ni cubiste, ni expressionniste dans le sillage déconstructif d’un Rodin comme l’est Zadkine justement. À travers les commandes qu’elle reçoit de l’intelligentsia artistique de l’entre-deux-guerres, elle développe et affine sa ligne stylisée, découpant les volumes en rondeurs et galbes.

Extrait de l'article de Laurence d’Ist publié dans le N°109 de la revue Art Absolument. Parution le 11 janvier 2024.

Site de l'exposition